La voix du chaos !

[Ragzath Sanghdor]

voilà deux heures que le cul de Ragzath était vissé sur un rocher. Il restait là sans bougé. Jambes écartées, coudes appuyés sur ses cuisses, tête entre ses mains, visage baissé.
Une larme de sang coulait le long de sa joue. Chose devenu rare, voir occasionnel. En réalité, dé que la colère ou l'excitation prenait possession de lui, son visage pleurait un mélange de sang et de pue.

Son esprit était bien loin de ce paysage escarpé.
Les évènements récents filaient inlassablement dans sa tête... la guerre avait bien perdu de sa saveur. Trahison et fourberie étaient les maîtres mots des batailles. Son effectif réduit par la désertion en était la preuve vivante.
En face de lui, il n'avait vu un seul guerrier, juste une bande de chien mue par la peur. Au meilleur des cas il s'agissait de soldats dociles. Nul ne se donna la peine de leur faire parvenir autre chose que des appels à la trahison, à l'abandon et à la fuite. Cherchant à détruire le groupe de l'intérieur au lieu de s'écraser contre sa carapace et le mettre à bas fièrement.
Saoulé par le nombre d'appel lui proposant nombre de lâcheté, le barbare c'était juste donner la peine de cracher dans la direction de ces cafards avant de sans aller sans même chercher à combattre. C'était au combat qu'il fallait mourir, pas dans une bagarre pour les chiens. Libre à eux de marcher à quatre patte, la queue entre les jambes.

Lui ne comptait pas mourir dans l'anonymat d'un combat qui ne résonnerait pas dans tout le désert. Poing levé, arme et os brisés, un râle dans le fond de la gorge... voilà ce qu'il préconisait. Il n'avait pas peur de mourir, il avait peur de l'oublie.
Il se voulait immortel, il se voulait guerrier. Ce qui différentiait le mortel du guerrier c'était son poids dans les mémoires et ce par sa grandeur. L'immortalité d'un homme se gagnait grâce à la grandeur de ces actes. A cette valeur que l'on pouvait acquérir lors d'un combat.
Ragzath méprisait tous ce qui n'était pas guerrier. Il n'avait de respect que pour ce qui pouvait se dresser fièrement et équitablement devant lui . Ceux qui en avait dans le pantalon... d'où son dégout pour les citadins.

Bref... Au final, dans cet accrochage il avait perdu quatre gars... deux par désertion et un troisième était mort du jour au lendemain. Une blessure mal soigné ? La maladie ? Peu importe, le désert était ainsi. La quatrième n'était qu'une prisonnière de bien piètre importance qu'il pensait peut être vendre.
A présent il ne se trouvait plus qu'avec Stephen et Little Red. Deux personnes discrètes, qui savaient se faire oublier et à ce jour, les deux seuls personne en qui il avait vraiment confiance. Partout où il regardait, il ne voyait que des gens comme ceux qu'ils venaient de "combattre"... sauf quelques rare exception, l'Homme n'était pas né pour être un guerrier. Et quitte à choisir entre l'immortalité comme Ragzath l'entendant et une survie confortable, beaucoup optaient pour la deuxième option.

Quelques chose vient cependant ébranlé cette récente certitude. Une voix, sortie du fin fond du désert, réveilla le barbare. Elle incitait à la haine, au chaos et à la violence sous ça plus simple forme. Cela faisait longtemps qu'il n'avait entendu une telle rage et un tel esprit. Cet homme avait de la poigne, et il parvient à secouer le cœur de Ragzath.
Après mure de réflexion, ce mec avait mit des mots sur ce que Ragzath rêvait. Le barbare ne sut que dire sur le coup. Un autre comme lui ? Il n'avait aucune idée de ce qu'il lui était arrivé avant de se retrouver dans ce désert. Aucune idée de son age ou de ses origines. Aucune idée et aucune explication. Mais il savait ne pas avoir perdu la mémoire. Peut être que l'homme qui hurlait dans sa radio était dans une situation similaire à la sienne. L'Homme pouvait donc naître guerrier, un peu comme lui.

L'espace d'un instant tout devenait limpide. Cet homme avait raison et il en fallu peu au barbare pour ce décidé enfin. Ragzath savait où aller... savait quoi faire. L'aube de sa mort approchait à grand pas. Ce qui fit étrangement sourire notre ami.